Traumatisé·e par une expérience au travail ?
Le monde professionnel est souvent rude, parfois même impitoyable. Malgré les promesses et les efforts des entreprises sur la qualité de vie au travail, on y voit encore des licenciements abusifs, des situations de harcèlement sexuel et moral, des scènes d’humiliation publique ou encore des personnalités toxiques créer des traumatismes profond chez les travailleur·ses.
Alors comment dépasser un traumatisme professionnel ? Comment se réparer et se relever d’un tel choc alors que nous sommes obligé·es de travailler pour dégager un salaire ?
Vous accorder du temps
Un traumatisme frappe fort et profond. Si bien que certain·es disent qu’un traumatisme ne disparait jamais vraiment et qu’on doit juste “apprendre à vivre avec”. Après un licenciement, une période de harcèlement ou toute expérience que vous vivez comme un échec professionnel, que vous le vouliez ou non, vous aurez besoin de temps pour vous réparer.
Vous aurez besoin de prendre soin de vous, peut-être de vous arrêter de travailler, d’être inactif·ve professionnellement parlant pendant plusieurs mois et de relâcher la pression. Vous remettre en selle directement en minimisant ce qui vous est arrivé pourra avoir un effet inverse et renforcer le traumatisme.
Les traumatismes psychologiques sont souvent accompagnés de syndromes physiques. Peut-être est-ce votre cas ? N’hésitez pas à prendre RDV avec votre médecin, qu’il ou elle soit psychiatre ou médecin généraliste pour voir si vous n’avez pas besoin d’un arrêt de travail. Le chômage est aussi une solution pour vous reposer et reprendre des forces suite à la fin brutale d’un contrat.
Vous faire accompagner
Même si on peut avoir envie de passer la plupart de son temps sous sa couette après un traumatisme professionnel, rester seul·e trop longtemps pourra vous emmener à broyer des idées noires. Quand on est seul·e, on a tendance à ressasser en boucle le passé, à se dévaloriser et à culpabiliser. Rien de plus toxique et aliénant !
Plein de solutions existent pour sortir de cette solitude. Vous pouvez par exemple rejoindre des groupes de paroles sur le burnout, le harcèlement, les licenciements abusifs ou la dépression. Partager votre expérience avec d’autres personnes qui ont vécu la même chose vous apportera un espace d’échange salvateur.
Si vous n’êtes pas attiré·e par le collectif, vous pouvez vous tourner vers un·e psychologue dont le rôle est de vous aider à dépasser le traumatisme à l’aide d’un accompagnement en thérapie brève, psychanalyse, EMDR, ou autre pratique
Aller de l'avant
Même si ça fait peur et que vous ressentez probablement encore des angoisses liées à votre traumatisme, viendra le moment où vous aurez envie d’avancer. Où vous aurez envie de mettre cette expérience derrière vous et de ne plus y penser.
Des mécanismes de protection peuvent alors se déclencher : éviter à tous prix des structures similaires à la vôtre, limiter vos interactions avec vos collègues, changer de métier, de secteur ou de format de travail.
Malgré ces mécanismes de protection naturels, il est important que ce traumatisme ne brise pas vos rêves ni vos projets professionnels. Avoir une bonne expérience par la suite est aussi ce qui vous redonnera confiance en vous et dans le fait que le monde du travail peut vous apporter du positif. Pour cela, rester dans l’action et procéder par étapes successives vous aidera à avancer petit à petit.
Si vous n’arrivez plus à vous projeter dans votre secteur ou votre métier, le bilan de compétences est aussi un bon outil à mobiliser pour réfléchir à des idées de reconversion ou de réorientation professionnelle.
