Après 5 ans passés à travailler dans le secteur de l’industrie et de l’IT, Julie fait une crise d’épilepsie au bureau. Elle a alors un déclic : elle doit changer de secteur et se réorienter dans un domaine plus vertueux pour être enfin alignée avec ses valeurs.
Aujourd’hui en poste dans le secteur de l’ESS (économie sociale et solidaire), elle nous a raconté toutes les étapes de sa transition professionnelle.
Bonjour Julie, peux-tu nous parler de ton parcours académique et de tes premières expériences professionnelles ?
Après mon bac, je me suis orientée en école d’ingénieur un peu par défaut, parce que j’aimais bien les maths et que c’était socialement valorisé. J’ai tout de même fait attention à intégrer une école qui proposait beaucoup de matières liées à l’humain car ça faisait déjà partie de mes intérêts à l’époque.
J’ai réalisé mon alternance dans le secteur du ferroviaire, et prise par la pression de trouver un poste rapidement une fois diplômée, je me suis retrouvée en tant que consultante, puis Business Manager dans le secteur de l’automobile et de l’IT.
Quand as-tu senti que tu n'étais plus à ta place ?
J’ai toujours su que ces secteurs d’activité ne me correspondaient pas mais c’est après 5 ans passés en poste qu’il y a eu un point de non-retour. Un jour, j’ai fait une crise d’épilepsie au bureau. Avec cette preuve physique que quelque chose de profond n’allait pas, j’ai su que je n’avais plus le choix : je devais changer.
Quel a été le déclic pour changer de voie ?
Après cette prise de conscience, je me sentais totalement perdue et je n’avais plus confiance en moi. J’ai alors réalisé un bilan de compétences avec Misfit pour identifier mes options alternatives et comprendre comment je pouvais utiliser mes compétences pour avoir plus d’impact sur des sujets environnementaux et sociaux.
Cet accompagnement m’a alors donné un cadre de réflexion et des outils pragmatiques pour envisager d’autres possibilités professionnelles.
Quelles ont été les étapes de ta reconversion ?
Cela ne s’est pas fait directement. J’ai d’abord quitté mon poste avec une rupture conventionnelle et j’ai commencé par proposer mes compétences en développement commercial à des entreprises du secteur de l’ESS tout en étant freelance. Mais après 3 ans à mon compte et un bilan mitigé de cette expérience, j’ai ressenti le besoin de travailler à nouveau en équipe et de retrouver une émulation collective.
En épluchant le site Jobs That Make Sense, je suis tombée sur l’offre d’une entreprise qui développait une solution de collecte de biodéchets. Ça correspondait à mes compétences et à mes valeurs, alors j’ai postulé. J’ai fait une candidature assez originale et très authentique et ça a fonctionné !
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Un an et demi après ta prise de poste, quel est ton bilan ?
C’est un bilan très positif ! Pour rien au monde je ne reviendrais en arrière. Je suis heureuse et fière de me lever le matin et j’ai enfin la sensation d’utiliser mes compétences à des fins positives pour la société.
J’ai aussi retrouvé un niveau de salaire très correct et équivalent à ce que je touchais avant. Ensuite, ce n’est pas tout beau tout rose. Il ne faut pas idéaliser le secteur de l’ESS. Ce n’est pas parce que c’est un secteur plus vertueux que tout le monde est bienveillant avec vous. Il peut y avoir des abus dans ce milieu comme partout. C’est pour ça que je reste vigilante sur les critères importants pour moi dans un travail : une rémunération juste, un équilibre vie pro – vie perso, du respect, de la bienveillance, etc.
Les 3 conseils de Julie à une femme qui voudrait se réorienter dans l'ESS:
- Rappelez-vous que beaucoup de compétences sont transférables d’un secteur à un autre. Ce que vous avez appris ailleurs peut être applicable dans le secteur de l’ESS.
- Osez être vous-même, vous démarquer et mettre en avant vos forces et votre originalité. N’hésitez pas à parler avec le cœur car le secteur de l’ESS recherche des personnes singulières et des valeurs avant tout. Votre histoire et votre engagement pourraient toucher les recruteurs plus que vous ne pouvez le penser.
- N’attendez pas que des offres d’emploi sortent nécessairement, osez proposer vos compétences et votre profil à des structures en faisant des candidatures spontanées ou en allant rencontrer les personnes qui y travaillent. Dans ce secteur, les structures ont parfois des besoins dont elles n’ont pas conscience et elles pourraient apprécier vos propositions.